La Covid-19 a fait basculer les écoles du primaire et du secondaire en télé-enseignement sans crier gare, prenant de court enseignants et administrateurs. L’éducation francophone est-elle prête à exploiter à l’avenir le numérique au service de la pédagogie? Nous avons échangé le 27 mai avec 4 spécialistes du numérique à l’école, présentés ci-dessous.
Résumé vidéo sur la pédagogie à l’heure du numérique:
Retrouvez un résumé de 17 minutes de l’échange d’une heure trente.
Les thèmes-clé dans ce résumé sont:
- Comment fonctionne le RECIT au Québec?
- Eduquer au Numérique ? Le Rapport du Conseil Supérieur de l’Education du Québec
- Comment la compétence numérique est-elle intégrée à l’école québecoise ?
- Une jeune génération « Google » contre une génération Microsoft ? Comment les Enseignants sont-ils accompagnés ?
- L’IA, the New Shiny Object ? Utiliser la low Tech pour donner accès à un numérique pédagogique à bas coût
- Internet en accès libre est-il dangereux pour les élèves vulnérables ?
- Repenser l’Evaluation des élèves à l’ère du numérique
- Tout ce qui va mal est exacerbé par le numérique
- L’Ecole au défi de la concurrence du privé. Comment la faire évoluer assez vite à l’ère du numérique ?
Retrouvez ci-dessous l’intégralité de la discussion sur le numérique à l’école, par sections thématiques, avec une retranscription écrite partielle.
I. Les activités du RECIT au Québec – Alexandre Chenette du Réseau Québecois pour le Développement des Compétences des Elèves via le Numérique
II. Numérique à l’Ecole – Rapport du Conseil Supérieur de l’Education du Québec
Nadine: Dépasser l’utilisation du numérique dans l’enseignement et passer à l’éducation au numérique. En somme, devenir des utilisateurs compétents du numérique compétents et non pas des consommateurs .
Comment cet enseignement est-il intégré? Peu, car il n’est pas évalué. Un enseignant dit que si ce n’est pas évalué, ce n’est pas enseigné.
Le cadre de compétences des enseignants commence tout juste à l’intégrer mais c’est encore déficient. On n’ a pas le temps d’ajouter des cours en technopédagogie mais un minimum serait d’intégrer la technopédagogie dans les cours à l’université .
Alexandre: C’est vraiment lent d’intégrer ces approches à l’université. Il y a du travail à faire dans la formation initiale. Ils se forment dans le fond sur Facebook. Pendant leurs stages, les stagiaires contactent le RECIT.
Elise: C’est très lent à évoluer au niveau universitaire, et laissé à la discrétion de chaque enseignant(e). A quel point sont-ils encouragés à développer leurs compétences au numérique alors qu’ils sont enseignants? Pour moi, c’est laissé à mon bon vouloir.
III. L’IA dans l’Enseignement : The New Shiny Object ?
Saute t-on une étape avant d’éduquer les citoyens à l’ère du numérique ?
Alexandre: Commençons par comprendre les algorithmes.
Valentin: L’IA est le nouveau « shiny object ». On parle de 5G alors qu’on n’a pas réparé la 4G et que 50% des zones rurales Canadiennes n’ont pas accès à un internet de base.
IV. Donner un accès sélectif et réfléchi au web via un serveur wifi: Grey-Box.ca
Valentin: « Plus on est Jeune, plus on est consommateur passif du numérique . En terme de pédagogie, moderniser les exemples en lien avec le numérique, cela peut déjà faire faire un bout de chemin. Expliquer à un jeune les biais cognitifs, il faut partir de loin.
Exemple de one Laptop per Child en Uruguay. Le pays a découvert des jeunes grâce à ce programme! Culturellement, les professeurs ne demandent pas l’aide de leurs étudiants. Je suis devenu très curieux de l’impact du numérique. On est toujours prêts à créer des nouvelles routes, moins à réparer les routes existantes. L’internet de base dans les zones isolées au Canada, deux personnes en appel vidéo testent les limites de la connection.
Valentin: Attention aux stats, 95% connectées au LTE, oui, mais les abonnements data coutent beaucoup trop cher. On a beaucoup de programmes au Québec avec des coopérants via des organisations comme Oxfam, mais sur le terrain, dans certaines zones rurales, les étudiants ne peuvent pas accéder aux superbes ressources disponibles. Alors on revient à des méthodes papier et crayon.
Est-ce-qu’on a besoin d’inventer une nouvelle technologie? On s’est demandés si on pouvait mettre tout Wikipedia dessus, Moodle, des BDD et PDFs, et un réseau Wifi dessus?
V. Eviter les Soucis d’accès au numérique à l’Ecole: Le Rendre Facile et Sélectif
Valentin: Non seulement tu devrais pouvoir te connecter à des ressources éducatives mais ça devrait être la plus rapide. Il y a aussi certains étudiants qui ne sont pas prêts à avoir accès à tout ce qu’il y a sur Internet et l’avantage de Grey Box c’est que l’on ne met en accès que ce qui est bénéfique pour l’élève.
Alexandre Chenette: J’aimerais bien que ton boitier soit disponible pour toutes les écoles. Ca pourrait être le cas, même à Montréal, ou le fameux chariot informatique ne donne pas forcément un accès réseau de qualité. Quand on demande aux professeurs de dépendre de certaines ressources, ils n’aiment pas le mot « dépendre », car ils sont tributaires d’un réseau peu fiable. C’est quoi le plan B ?
Nadine: « Dans nos consultations, l’enseignante a dit « pour les élèves, l’école c’est l’endroit ou l’Internet fonctionne pas.
Alexandre: En plus c’est une question de confiance en soi. ceux qui se déclarent Technuls, de savoir que ça peut lâcher, que leur activité peut capoter.
Valentin: C’était ma frayeur comme enseignant. Un truc que je connais par coeur va toujours planter quand je fais la présentation.
VI. La Classe Inversée fonctionne t-elle pour tous les élèves ?
Alexandre: Je travaille beaucoup sur rendre cool et tripant pour les élèves, et qu’il comprenne que ça lui serve. Si toi même tu n’aurais pas envie de le faire, abandonne.
Nadine: Dans les premiers temps il y avait eu espoir que ça allait augmenter l’autonomie mais ça n’est pas vrai. Ce sont les gens autonomes qui sont attirés par la formation à distance et non l’inverse.
Elise: Ca me fend le coeur que l’école ce soit l’endroit ou internet ne marche pas. Les initiatives de Valentin devraient être soutenues par les gouvernements. Pour ce qui est de la classe inversée, ça dépend de l’age des enseignants. Chaque année les enseignants disent « ce groupe est différent de l’année passée ».
Je sais que je vais devoir m’enregistrer mais je redoute car une fois enregistré, le cours ne bouge plus. Quand on donne des projets spécifiques aux élèves, on voit que ça les motive vraiment, surtout quand ils doivent créer un portfolio. Pour moi je serais pour garder un maximum de flexibilité dans l’enseignement.
Valentin: Les deux approches font sens. C’est pas tous les professeurs qui préfèrent la partie magistrale, il y a de tout pour faire un monde.
Dans l’espace universitaire, beaucoup de profs sont là pour la recherche mais ré-expliquer le B-A BA tous les ans, ils ne devraient pas le faire. Oui on aime être en présentiel, mais si on n’a pas le luxe on doit faire des compromis.
Par exemple, n’enregistrez pas tout votre cours, uniquement la partie qui change.
VII. Repenser l’Ecole: Exploiter les tutos en ligne de qualité et Wikipedia – Encourager les Jeunes à explorer la connaissance humaine en ligne
Valentin: Il y a aujourd’hui énormément de tutos en ligne , et l’enseignant peut s’appuyer sur ces ressources et apporter ensuite le coté personnel.
Alexandre: L’erreur c’est le cours complet sur CD Rom, il est périmé tout de suite.
Le concept du YouTubeur, oui, les capsules de 6 mn, les élèves commentent, ça marche, les élèves aiment ça. Ceux qui maitrisent bien les codes des influenceurs. Mme Mélanie a dépanné des tas de profs.
Encourager à aller sur Wikipedia, mais en développant la pensée critique.
Nadine: L’éducation est relationnelle, c’est très important, mais l’enseignant ne peut pas être responsable e ça, prend une équipe autour de lui pour assurer l’éducation au numérique.
Caroline : Est ce qu’on y est encore, au travail en équipe ?
Alexandre: Depuis Noel, on pousse pour que ça passe beaucoup par les gestionnaires scolaires, il faut qu’ils soient dans le coup. C’est plus systémique, que ce soit dans le plan d’action de l’école, que les parents soient impliqués.
VIII. Repenser l’Ecole: Comment Evaluer les élèves à l’ère du Numérique ?
Nadine: L’évaluation fait partie du rapport du Conseil. Evaluer avec des points sera très difficile à faire évoluer.
Alexandre: Jamais eu autant d’enseignants que cette année me demander comment repenser leur mode d’évaluation. Ils ont aussi changé leur mode d’enseignement. Alors qu’ils avaient les élèves 75 minutes, ils se sont dit, je ne vais pas leur parler tout ce temps; Je vais leur parler 15 minutes puis les faire travailler en groupes. Ca va demander un changement au niveau du ministère de changer la façon d’évaluer.
Nadine: Sauf que le Ministère n’a pas tellement aimé le rapport du Conseil sur l’évaluation mais quand on parle aux gens sur le terrain, on voit qu’il n’a pas été fait pour rien.
Les jeunes prenaient en photo les réponses lors d’un examen à choix multiple donné par un professeur. C’était tellement naturel pour eux qu’ils en parlaient au café.
Elise: Je suis contre l’évaluation sur table, c’est très anxiogène pour certains jeunes de choisir la réponse parmi un QCM. Je milite depuis des années contre et espère que comme la pandémie exacerbe les aspects négatifs, on va revenir sur ces examens et évaluer les compétences plutôt que des connaissances très précises qui seront très vite oubliées.
Valentin: L’avantage d’enregistrer un cours c’est d’abord que l’on peut voir combien de fois une question a été rejouée, le fameux ‘ drop rate’, c’est à dire la durée de visionnement. La force de Khan Academy c’est qu’ils peuvent voir comment sont consommées leurs vidéos. Ils ont des moyens mais leur forme est très simple.
Ils pourraient faire bien plus beau et compliqué mais ils préfèrent rester sur un format simple pour pouvoir les ré-enregistrer facilement et améliorer l’explication sur la base des chiffres de visionnement.
IX. Repenser l’Ecole: Faire travailler les élèves ensemble en permettant aux meilleurs d’aider les plus faibles
Valentin: Si je suis un(e) meilleur(e) élève, je vais m’ennuyer et vous allez me perdre. Si je suis moins à l’aise, je vais m’envoyer et vous allez me perdre. Si la meilleure aide l’autre, cela peut créer des dynamiques plus efficaces que le prof qui cherche à tout faire tout seul. L’apprentissage par les pairs, on sait que ça marche.
Une autre chose que Khan Academy a très bien fait, c’est demander: que veux tu apprendre ? Alors tu as besoin de ce morceau-ci, de celui-ci et celui-ci. Le moment révélateur est quand le fondateur a rencontré ses nièces et qu’il leur a ré-expliqué en personne une question de maths et que ses nièces ont dit: Je préférais quand tu m’expliquais à distance car je pouvais réécouter. Arrêtons de parler uniquement d’évaluer les étudiants, demandons leur avis aussi.
X. L’Ecole au défi de la concurrence du privé : Des élèves élevés au Google Doc ou Teams ?
Caroline: Ce qu’on entend c’est le besoin de faire évoluer un système et ce qui m’inquiète c’est la concurrence d’acteurs privés non gouvernementaux et qui ne sont pas tous comme Khan Academy, n’ont pas une vision éthique de comment ils vont délivrer un enseignement.
Le danger que je vois est que des parents soient séduits par ces offres privées de qualité bien présentés, avec ces meilleures pratiques et que l’école publique perde ses élèves, surtout après la pandémie, ou une partie des familles se sont éloignées du centre ville et ont décidé que leur enfant allait continuer à distance.
Elise: Cela rejoint un souci que j’ai depuis plusieurs années. Au sein des conseils scolaires ou sont mes enfants, tous on accès à un compte Google Doc. Mon fils qui a 15 ans et se débrouille très bien déjà coté technologie, puisqu’il passe ses journées sur les jeux vidéo, est beaucoup plus habile avec un Google doc. Alors qu’un Powerpoint…ou un doc MS Word, comment ça fonctionne?
J’ai dans ma classe de professeur d’université d’ici quelques années toute une génération qui ne maitrise pas les mêmes outils que les enseignants. Il va y avoir des confits de génération. Ils maitrisent Snap Chat oui mais…
Les familles déménagent, et les conseils scolaires utilisent des logiciels différents, comment arrive t-on à trouver un vocabulaire informatique électronique harmonieux unique ? Il peut y avoir une main mise de certaines compagnies là-dessus qui soulève certainement des enjeux éthiques, oui.
Valentin: Linkedin, Google, Microsoft font des formations d’une extrême qualité. Il y a une privatisation de l’éducation mais qui baisse les barrières à l’accès.
Caroline : Dans le cas de Google une partie peut être gratuite pour créer une audience future pour les produits Google.
Valentin: Si on reste en huis clos, si chaque professeur créé son propre contenu de peur de le perdre, ça ne marche que quand il n’y a pas d’acteur extérieur. Pas besoin de réinventer la façon d’expliquer les fractions, il y a un catalogue dans lequel on peut choisir. Si on s’ouvre on est capable d’évaluer cet impact là.
Les compagnies ne peuvent pas être en concurrence avec du gratuit.
Alexandre: Au RECIT on développe tout en libre. Tous les enseignants préparent en général les mêmes cours avec chacun nos petits changements. On dit qu’on passe nos fins de semaine à les préparer. On tente dès lors de mettre à disposition du contenu de qualité.
Il faut pas que ce soit sur Facebook dans des petits groupes.
Nadine: la culture du Libre n’est pas très développée au Québec, d’autant plus qu’il y a peu de ressources francophones adaptées au contexte québecois. On pense que le libre c’est du contenu gratuit. Moi aussi ça m’a pris du temps de créer du contenu et de le rendre disponible. C’est un cheminement que l’on n’a pas encore commencé.
Caroline : Sacré chantier!
Alexandre: Interessant de se revoir dans deux ans.
Valentin: D’autant plus que le changement est exponentiel. Est-ce-que les professeurs sont prêts pour ça ? Par exemple, la réalité augmentée , je n’en parle pas en terme de buzz word. Dans les pays en développement, pour joindre une famille, on utilise le numéro sur WhatsApp, pas l’adresse. Il y a toute une génération qui va apprendre à utiliser Android avant d’utiliser Windows.
Alexandre: Ce qu’il faut garder en tête c’est l’agilité du cerveau des jeunes, qui me donne beaucoup d’espoir.
Nadine: D’ou l’idée d’inculquer des compétences pour la vie: la pensée critique, ne pas avoir peu de faire des erreurs, ça ce sont les compétences du XXIè siècle.
Il faut pas avoir peur, vos élèves vont vous aider.
Caroline : Je vois quand même des dispositifs à mettre en place pour accompagner les enseignant(e)s qui n’ont pas l’appétence ou le temps de sélectionner tel ou tel tutoriel: Une liste de ressources accessible aux enseignants pour qu’on les aide à sélectionner ces contenus pré existants.
Alexandre: Ca fait partie du plan d’action en numérique, cette plateforme est en cours de création. A voir ce que ça donne mais elle devrait arriver incessamment.
Caroline: Il ya besoin de électionner des ressources privées en expliquant que ce n’est qu’un des acteurs. Parce qu’il y a toute une génération pour qui c’est la seule option. Sans parler de la protection de la vie privée, qui peut poser des questions.
Alexandre: Je travaille sur une formation sur les GAFA.
Les Expert(e)s Franco-canadien(nes) en Pédagogie et Numérique présent(e)s:
Nadine Forget-Dubois: Ph. D, Conseil supérieur de l’éducation du Québec
Nadine Forget-Dubois détient un doctorat en anthropologie de l’Université de Montréal. Elle a longtemps travaillé pour un groupe de recherche en développement de l’enfant à l’Université Laval et s’est aussi intéressée aux difficultés de rédaction des étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat. Elle travaille maintenant au Conseil supérieur de l’éducation du Québec, où elle occupe le poste de coordonnatrice du comité du rapport sur l’état et les besoins de l’éducation.
Krista-Layne Brandon a été empêchée au dernier moment et a été remplacée par une parent d’élève.
Elise Lepage : Parente de trois enfants et Professeure d’université à Waterloo, Ontario
Elise était là pour témoigner du point de vue d’une mère de trois enfants entre 7 et 15 ans à l’école en Ontario. Elle est par ailleurs, Ph.D, Professeure de littérature et culture québécoises, en poésie contemporaine et arts visuels à l’université de Waterloo.
Alexandre Chenette: Conseiller pédagogique, conférencier, consultant et concepteur d’expériences d’apprentissage au RÉCIT national (Québec, Canada)
Alexandre Chenette a le privilège d’enseigner l’éthique et la philosophie à des jeunes passionnants et passionnés depuis plus de 10 ans. Il intervient aussi pour le RÉCIT national (Réseau Québecois pour le Développement des Compétences des élèves par l’Intégration des TIC) au Québec.
Ses champs d’expertise sont les enjeux éthiques et le développement de la citoyenneté à l’ère du numérique, la pensée critique, la philosophie, l’intelligence artificielle, le jeu vidéo en éducation, la réalité virtuelle, la formation à distance et l’avenir de l’éducation.
Il collabore à la recherche et à la formation initiale en éducation avec diverses universités québécoises tout en gardant un pied dans la classe. Son but a toujours été de donner à ses élèves le goût d’apprendre, de réfléchir, de connaître, d’acquérir une vaste culture générale et de développer leur pensée critique. Le numérique s’est toujours avéré un outil précieux et un allié efficace dans la poursuite de ses intentions pédagogiques.
Valentin Kravtchenko: CEO, Grey-Box.ca , entreprise sociale d’accès à des ressources éducatives gratuites aux communautés mal connectées à Internet (Québec, Canada)
Valentin Kravtchenko cumule 7 ans d’expérience en gestion de projets et plus d’une décennie en communication – avec un accent sur les nouveaux médias, les nouvelles technologies et l’entreprenariat social.
Il a fondé Grey-Box.ca, une startup en innovation sociale qui fournit un accès WiFi à des ressources éducatives gratuites dans les régions reculées où l’accès à Internet et à l’électricité est inconsistant (50% de la population mondiale est débranchée selon l’UN Broadband Commission).
Il se spécialise dans la gestion de projets qui implique des composantes créatives et techniques. Il forme et supporte les clients dans leurs stratégies de gestion de contenu adapté à l’ère numérique.