Mon fils est accro aux jeux vidéo, que faire ?

par | Avr 8, 2022

Mon fils (ou ma fille) est accro aux jeux vidéo, comment gérer? Je croise d’innombrables parents avec cette question, encore plus depuis la pandémie de Covid, qui a dopé l’usage des jeux vidéo (et les profits des éditeurs du secteur) .

Les messages reçus par les parents au Canada sont contradictoires:

  • Nos enfants jouent trop longtemps sur écrans, avec pour effets vérifiés: une baisse de la vision, une baisse des résultats scolaires, un manque d’activité physique et le risque de devenir accro comme à une drogue.
  • Les écrans ont été un rare divertissement pendant cette période difficile

Qu’est censée penser une mère, ou un père inquiets pour leur enfant? Justement, elle ne sait pas jusqu’à quel point son enfant est accro. Il n’y a pas encore aujourd’hui d’outil simple de diagnostic, ni de traitement miracle, mais s’informer est la première étape vers une solution.

Voici quelques éléments de base pour un parent indécis issus de témoignages de spécialistes en cyberdépendance canadiens et de l’observation d’action internationale à ce sujet.

1. Les Jeux Vidéo ne sont pas des Jeux Anodins, ils sont Addictifs, comme la Drogue

2. La Maladie du Trouble du Jeu Vidéo officielle depuis 2018

J’évoque la reconnaissance par l’OMS du “Trouble du Jeu Vidéo” en 2018, ainsi que d’autres points de cet article dans cette courte vidéo.

3. La Chine a interdit aux mineurs le jeu vidéo plus de 3 heures par semaine en 2021

Les jeunes de moins de 18 ans ne peuvent pas dépasser les trois heures de jeux vidéo en ligne par semaine, selon un resserrement des restrictions annoncé en aout 2021 en Chine. L’objectif était de lutter contre la dépendance aux écrans des personnes mineures.

L’organisation chinoise de régulation de l’audiovisuel, de l’édition et de la radiodiffusion permet aux personnes mineures de jouer en ligne à raison d’une heure par jour, uniquement les vendredis, samedis et dimanches – soit trois heures maximum par semaine.

Afin de les empêcher de contourner l’interdiction, une pièce d’identité est requise lors de la connexion en ligne – facile en Chine où Internet est sous contrôle étatique.

Au début du mois d’août 2021, un journal gouvernemental chinois jugeait que les jeux vidéo étaient devenus un opium mental.

L’article critiquait notamment Tencent, le poids lourd du secteur, et son populaire jeu en ligne multijoueurs Honor of Kings, qui compte au quotidien plus de 100 millions d’utilisatrices et d’utilisateurs actifs.

Les jeux vidéo représentent pourtant en Chine une importante manne financière : ils ont généré 25,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires rien qu’au premier semestre 2021. Sans doute l’impact sur la santé des jeunes a t-il pesé plus lourd.

4. La Corée, leader du jeu vidéo, a imposé un couvre-feu anti jeux vidéo pour les mineurs dès 2011

La Corée est l’un des pays où l’on joue le plus au monde, et qui a par conséquent été le point de départ d’un débat public sur l’addiction au jeu vidéo. Ce secteur a par contre un poids économique qui, dans une société capitaliste, met beaucoup de pression sur les institutions qui souhaiteraient réduire cette addiction par la loi.

Le gouvernement sud-coréen a ouvert des cliniques de désintoxication en cyberdépendance, destinées à venir en aide aux enfants qui présentent les symptômes les plus aggravés.

Depuis 2011, la Corée du Sud surveille de près les joueurs sujets à l’addiction vidéoludique, grâce à la “Loi Cendrillon” limitant le nombre d’heures de jeu d’un joueur de moins de 18 ans.

Cette loi empêche les mineurs coréens de se connecter aux jeux parmi les plus populaires entre minuit et six heures du matin. Le Ministre de l’Éducation, et la Science et de la Technologie a lancé une nouvelle proposition, qui n’est pas passée : celle de supprimer les avantages liés aux comptes de celles et ceux qui s’adonneraient à la pratique du jeu en ligne plus de deux heures consécutives ou bien trois heures par jour.

Vous vous posez des questions ? Découvrez nos ressources sur la cyberdépendance au Canada francophone (Québec et Ontario actuellement).

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